Multiplier les effets d’une formation en favorisant des actions de pollinisation des savoirs est l’objectif de nombreux concepteurs de formation. Car la pollinisation permet à la fois de renforcer l’apprentissage entre apprenants et de diffuser, via ces derniers, les connaissances acquises aussi bien à l’organisation qu’à leurs collègues, leurs collaborateurs (lorsqu’ils occupent une position hiérarchique) ou plus globalement à leurs interlocuteurs.
Voici 3 suggestions pour accélérer cette pollinisation des savoirs.
Penser la formation comme un collectif apprenant plutôt qu’un agrégat de formés
Dans l’inconscient du monde de la formation, le formateur forme des formés. Et les évolutions en cours (a-learning, tutorat…) accentuent cette tendance à la focalisation sur l’apprentissage individuel. Sans remettre en cause, la nécessité de faire réussir chacun, il est impératif de faire grandir également le collectif d’apprentissage. Le concepteur doit élaborer son architecture pédagogique en se fixant comme finalité la dynamique communautaire. Dans les années 1970 et 1980, le formateur avait pour mission de créer une dynamique de groupe. Aujourd’hui, le concepteur doit mettre en place des réseaux sociaux d’apprenants, comme il en existe dans les MOOC connectivistes. Ces réseaux peuvent être complétés par d’autres techniques : binômage de compétences, groupes de partage d’expérience post formation, actions de démultiplication, évaluation entre pairs…
Utiliser des pédagogies de co-apprentissage au cours du présentiel
Les réseaux sociaux favorisent les apprentissages communautaires, mais ils ne fonctionnent, si l’on en croit les retours d’expérience récents que lorsque une dynamique de groupe a pu s’instaurer préalablement au cours de la formation présentielle.
C’est pourquoi, il est nécessaire d’utiliser des pédagogies de co-apprentissage plutôt que des pédagogies expositives . Ces techniques pédagogiques ont en commun de favoriser la réflexion et le partage d’expérience en petit groupe (2, 3 ou 4 personnes). Elles sont généralement suivies de mises en commun et formalisation en grand groupe. Citons pêle-mêle :
- Les travaux sur des cas apportés par les participants (formation-action, ateliers de co-développement, co-coaching…)
- Les retours d’expérience et échanges de pratique
- La production du savoir en commun avec des techniques de type café découverte ou visite de musée
- Les jeux de rôles ou les exercices de type « traitement de pannes » réalisés en sous-groupe
Fixer des objectifs de pollinisation et reconnaître les meilleurs “pollinisateurs“
Il est coutume de demander aux stagiaires à l’issue d’une formation de se fixer des objectifs d’application afin de transférer au mieux ses acquis. Cette bonne pratique peut être avantageusement complétée par un la définition d’objectifs de pollinisation. Il suffit pour cela d’amener les apprenants à répondre aux trois questions suivantes :
- Qu’est-ce que j’ai appris dans cette formation que je pourrais partager avec mes collègues, ma hiérarchie, mes collaborateurs ?
- Quelles nouvelles approches de travail pourrais-je introduire dans mon organisation afin d’améliorer les processus et méthodes utilisées ?
- Quelle communauté d’apprentissage je pourrais intégrer afin de poursuivre le partage de connaissances avec des pairs ?