Réseaux sociaux, moteurs de recherche, chaînes YouTube… la connaissance est au bout de notre smartphone. Mobilisable quand on veut où l’on veut. Alors faut-il encore apprendre ? D’aucuns en doute. Et pourtant avec la reconfiguration permanente des métiers et des compétences, apprendre devient un enjeu de plus en plus fort pour chacun d’entre nous, chacune des entreprises. Au moins trois raisons nous conduisent à prendre le temps d’apprendre et non pas seulement de s’informer.
Apprendre les fondamentaux du métier
L’acquisition des fondamentaux d’un métier ne peut se faire qu’à travers un minimum de temps d’apprentissage organisé. Apprendre la photo, la plomberie, l’informatique, les ressources humaines peut se faire en consultant des vidéos, en mettant en pratique et lisant des articles. Mais que de tâtonnements, de temps perdus !
Se mettre dans une posture d’apprentissage, c’est-à-dire d’acquisition systématique de connaissances avec accompagnement pédagogique, fait gagner un temps non négligeable. Cela permet aussi d’acquérir les savoirs de base de façon structurée selon les principes de la discipline. Cette structure de connaissance acquise, il nous sera beaucoup plus facile d’appréhender de nouvelles notions, d’interpréter certaines données, de rattacher certaines informations entre elles. Bref de faciliter l’encodage sémantique comme disent les spécialistes de la mémoire.
Aujourd’hui, la tendance est au savoir immédiat. Je m’interroge, j’ai la réponse sur le web. Mais cette réponse est-elle juste ? Ai-je les capacités de la comprendre et de l’interpréter ? Sans un minimum de connaissances fondamentales pré-requises comment puis-je tirer parti de tout ce savoir en miette accessible sur la toile ?
Cette maîtrise des savoirs fondamentaux d’un métier, c’est ce qui fait la différence entre le professionnel et l’amateur. Entre celui qui est passé par un apprentissage structuré et celui qui a appris sur le tas.
C’est aussi ici que résident les limites de l’autodidaxie. Se former seul, c’est souvent apprendre par essais et erreurs sans suivre le fil rouge de la connaissance. Empiler les MOOCs, c’est bien. Mais cela permettra-t-il d’acquérir la connaissance de façon organisée d’une discipline ? Elle-même indispensable pour acquérir des connaissances plus pointues.
Apprendre pour innover
L’expert, le professionnel qui maîtrise déjà à la fois les connaissances de base et réalise de façon autonome son job a-t-il encore besoin d’apprendre ? S’informer, faire de la veille, ou analyser sa pratique ne lui suffit-il pas ? On pourrait répondre par l’affirmative s’il n’était pas indispensable de se remettre en question et d’innover en permanence.
Or, trop souvent le très bon professionnel est lui-même inconscient de ses incompétences. Comment peut-il savoir ce qu’il ne sait pas s’il ne prend pas le temps du détour, de l’analyse approfondie de l’évolution de son domaine ou de la confrontation avec un pair qui fait peut-être mieux que lui ?
Pour innover, pour faire des apprentissages à double boucle comme disent Schön et Argyris, il est indispensable de s’organiser des espace-temps de réflexion, de découverte, de prise de recul au contact d’autrui, puis d’analyse, de synthèse et de formalisation. Bref, il faut prendre le temps d’apprendre et pas seulement de s’informer ou de veiller. Apprendre permet de donner du sens à l’accumulation d’informations accumulées.
Apprendre à apprendre
Pour apprendre les savoirs de base de son métier, comme pour innover, encore faut-il savoir apprendre. Et apprendre, ça s’apprend. Il existe des méthodes et celles-ci sont renouvelées par les nouvelles technologies. Aujourd’hui, il faut savoir bâtir son environnement d’apprentissage personnel (EAP) pour apprendre tout au long de sa vie.
Et comme nous l’avons détaillé dans un article précédent : bâtir son EAP devrait être le premier des apprentissages.
Bâtir son environnement d’apprentissage personnel : la première des formations.