Learning Lab, Ateliers pédagogiques, Training Hub, Créative Room… les experiences se multiplient dans les entreprises et les organismes de formation. Les écoles et universités ne sont pas en reste et sont parfois mêmes précurseurs, surtout à l’étranger.
Bien loin des salles de classe traditionnelles, toutes ces innovations ont le mérite de nous amener à nous interroger sur la configuration de nos espaces pédagogiques. Parfois, cela tient lieu du gadget pédagogique ou de l’innovation pour l’innovation, mais le plus souvent ces espaces nous ouvrent des voies originales.
A force d’en voir et d’en utiliser, nous avons été amenés à nous faire petite idée sur la question. Nous l’avons résumé en 10 principes majeurs.
Notre espace pédagogique C-Campus My Learning Home s’en inspire fortement…
Spacieux
D’abord, la salle de formation doit être spacieuse. 30m2 pour un groupe de 10 à 12 personnes n’est pas suffisant quand on souhaite mettre en place une pédagogie co-active. Les apprenants doivent pouvoir se déplacer travailler en binôme ou en trinôme.
Quand il s’agit d’une formation personnalisée où le groupe classe cède la place à une formation où chacun peut apprendre à son rythme, c’est parfois un minimum de 100 m2 pour un groupe de 10 à 12 qui est requis. On a besoin de pouvoir s’isoler, de travailler en atelier, parfois même sur des plateaux techniques particulièrement encombrants.
Mobile
Un espace pédagogique ne peut être figé, car à chaque pédagogie, à chaque taille du groupe, sa configuration. Les tables et les chaises doivent être légères et reconfigurables à volonté. Le lieu de projection doit pouvoir être déplacé en fonction des besoins. Les meubles tels que les armoires sont à transformer en « desserte pédagogique » sur roulette pour que le formateur et les apprenants puissent avoir accès au matériel pédagogique sans bloquer l’espace.
Inscriptible
Tous les murs devraient pouvoir permettre aux apprenants d’échanger. Quand la formation est basée sur des techniques co-actives, les murs deviennent un lieu d’expression bien plus efficaces que tout autre moyen. Les sous-groupes partagent les résultats de leurs réflexions directement sur les murs de la salle. Tout est visible. C’est indispensable pour que le formateur puisse contrôler l’état d’avancement de ses apprenants.
Confortable
La formation ce n’est pas le bagne ! Les chaises doivent être évidemment confortables. Mais il ne faut pas en rester, là. Aujourd’hui les apprenants veulent se former comme à la maison ! Alors pourquoi ne pas imaginer des canapés, ou plus largement des espaces cocooning inspirés de certains espaces de co-working.
Pause intégrée
Les salles de formation sont généralement séparées des espaces de pause. « On fait la pause, on coupe ! ». Mais comme nous l’avons écrit dans un ancien post est-ce bien nécessaire de faire une pause. Quand les personnes sont passionnées par leur apprentissage, ce n’est pas la peine qu’elles sortent pour faire la pause. Café, eau, jus, gâteaux… sont à installer dans la salle même. Et chacun se sert comme il le souhaite.
Silencieux
Le bruit perturbe les fonctions executives. C’est un obstacle à la concentration. Pour que les apprenants travaillent au mieux, il est nécessaire de créer des environnements calmes et silencieux. Ceci est d’autant plus vrai que les techniques co-actives multiplient les échanges en sous-groupe et donc augmentent sensiblement le niveau sonore dans la salle. On ne peut pas se former dans une ambiance de hall de gare !
Lumineux
Si le bruit est un obstacle à l’apprentissage, le manque de lumière également. Trop souvent, les salles de réunions et de formation des grandes entreprises sont des espaces sans lumières du jour. Les services généraux ont la fâcheuse habitude de les mettre là où aucun collaborateur ne souhaiterait travailler, c’est-à-dire dans des espaces en sous-sol ou dans les centres des tours entre les gaines de chauffage et les toilettes. Cela en dit long sur l’image que les décideurs des entreprises ont de la formation et de ce qui est requis pour apprendre.
Quand la salle est plutôt sombre, un éclairage doux et agréable peut également compenser le manque de lumière.
Tempéré et aéré
Comme le silence et la lumière du jour sont importants, le fait d’être dans un environnement tempéré et aéré, l’est aussi. Pour apprendre, il ne faut pas être gêné par un excès de chaleur ou de fraîcheur, l’air doit être renouvelé périodiquement, si possible en évitant les clims’ qui ne sont ni écologiques, ni bonnes pour la santé.
Apaisant
L’espace, le confort, le silence… contribuent à créer un espace apaisant, mais le mobilier et la décoration peuvent également jouer sur notre attention et nos capacités cognitives. Maria Montessori, déjà à son époque, imaginait un mobilier plutôt en bois clair et angles arrondi, une décoration sobre sans couleurs trop vives.
Musical
Le bruit peut être un obstacle comme on l’a vu à l’apprentissage, mais une musique douce, apaisante peut faire entrer dans l’ambiance de la formation. Une musique plus dynamique peut parfois réveiller un groupe, si elle est associée à un exercice physique par exemple. « La musique adoucit les mœurs » dit-on. Pourquoi pas l’utiliser en début de formation, au moment des reprises ou au départ en fin de journée ?