70 : 20 : 10, Et après…

Le modèle 70 : 20 : 10 de Michael M. Lombardo and Robert W. Eichinger paraît s’imposer comme une nouvelle évidence dans le milieu de la formation en entreprise. C’est vrai que ce modèle a l’avantage d’être simple et de dire ce que tout le monde pensait sans pouvoir le démontrer. Loin de nous l’idée de le remettre en cause, même si nous trouvons ce type de statistiques totalement dénuées de sens dans le domaine de l’apprentissage. Cela nous fait penser à l’autre statistique bien connue, dont la paternité est attribuée à Roger Mucchielli – maître à penser de générations de formateurs : “on retient 10% de ce qu’on lit, 20% de ce que l’on entend… et 90% de ce qu’on fait et dit“.

La question n’est donc pas de critiquer, mais de s’interroger : une fois que l’on est convaincu que 70% de ce que l’on sait provient de notre expérience, que 20% trouve son origine dans son entourage professionnel, notamment son responsable et qu’enfin seulement 10% est acquis via des lectures et des formations formelles, que fait-on ?

On arrête la formation formelle et on attend que les personnes apprennent sur le tas ? Nombre de DRH ne sont pas loin de le penser et encore plus leurs contrôleurs de gestion. Le raisonnement, à l’évidence, paraît un peu simpliste. Loin de nous décourager, ce modèle doit nous amener à repenser le rôle du “formateur“, au sens large du terme.

Les gens n’apprennent pas naturellement. L’expérience n’apprend rien si on est incapable d’analyse réflexive. Les échanges managers – managés ne donnent rien s’il n’y a pas d’intention pédagogique. L’apprentissage par osmose, cela peut donner de beaux récits mais c’est bien loin de la réalité.

Notre rôle de pédagogue est de remettre de la pédagogie dans chacune de ces trois situations d’apprentissages pour en extraire le maximum de productivité pédagogique. Voici quelques idées pour renforcer cette productivité pédagogique dans les trois types de situation