Le blended learning est en vogue ! Tout doit passer en blended, alors on “blinde“. La formation de deux jours comme le parcours d’intégration de 6 mois, tout est “blindable“. Fervent défenseur de la mixité pédagogique depuis de nombreuses années, je commence à m’étonner de cette folie du “blindage“ et je crains que certains principes pédagogiques, au fondement des formations blended, ne soient remis en cause.
Un peu d’histoire
Le blended learning arrive en France à la fin des années 1990. C’est l’époque de la 1ère révolution (avortée) du E-Learning et déjà des prestataires de formation avisés ont compris que le E-Learning sec ne présentait pas beaucoup d’intérêt pédagogique. C’est ainsi que quelques catalogues d’inter-enterprise voient le jour. Le modèle est assez rudimentaire : un atelier présentiel d’une journée ou deux suivi de quelques modules de e-learning, la plupart du temps sur Cédérom.
L’idée de départ est donc vraiment une alternance : présentiel / distanciel. On reste bien dans du “Learning“. Il n’y a pas de recherche de transfert pédagogique dans l’environnement quotidien du salarié. L’objectif est seulement de réduire la durée des formations.
Dans les années 2004/06, avec l’évolution du cadre légal (période de professionnalisation, circulaire DGEFP du 14 novembre 2006…) de nouveaux horizons s’ouvrent. Et des pionniers proposent de nouvelles approches basées sur le mixage des trois situations pédagogiques de base : le présentiel, le distanciel et l’expérientiel. Faute de terme mieux adaptés on l’appellera “blended learning“, mais aussi formation multimodale – ça fait (trop) savant, ou encore auto formation accompagnée – ça fait un peu long ! Quel que soit le terme retenu, l’idée principale est passablement enrichie. L’efficacité pédagogique réside dans le fait de pouvoir marier formation au poste de travail, auto formation et formation en groupe. On essaie de prendre le meilleur des trois mondes et de monter des parcours où les interactions entre événements pédagogiques sont la clé. Le blended learning des origines est bien dépassé.
Oublions le blended learning, tournons-nous vers le daily training
Malheureusement, les fraîchement convertis au blended learning semblent n’avoir retenu que le premier modèle, celui de la simple alternance distanciel / présentiel. Quand on voit le peu de cas qu’ils font de l’interaction entre apprentissage en E-Learning et en stage, il est facile d’en être convaincu. On se dirige tout droit vers un second échec du blended learning.
C’est dommage, mais on n’y peut pas grand chose. En même temps, ceux qui veulent aller plus loin, vont pouvoir le faire car de nouvelles opportunités sont à saisir. Le développement des réseaux sociaux, des blogs, du social learning nous permet de passer d’une alternance relativement limitée à un flux continu d’événements pédagogiques. Il ne s’agit plus de bâtir des parcours blended composés de quelques modules e-learning et ateliers présentiels, voire quelques séquences de tutorat au poste de travail, mais d’imaginer des itinéraires, construits au fil du temps, où l’apprenant fait son marché quotidiennement dans des bases de ressources et auprès d’experts ou référents à sa disposition.
On passe d’un simple Blended Learning à un véritable daily training. Le changement de vocabulaire est important, surtout le deuxième terme : il ne s’agit plus de learning, mais bien de training !
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