Le blog de C-Campus

L’art du questionnement en formation – 1ère partie

C’est bien connu, un bon formateur ou une bonne formatrice, ce n’est pas celui ou celle qui fait de beaux exposés, mais plutôt celui ou celle qui amène ses apprenants à s’investir dans sa formation, s’approprier les connaissances, réfléchir et trouver par lui-même son chemin vers la compétence.

Et pour ce faire, l’un des moyens à privilégier plutôt que de chercher à expliquer, convaincre, ou argumenter reste encore de questionner.

Nous vous proposons de passer en revue les bonnes questions à poser aux moments clés de la formation, à travers deux articles…

Nous avons choisi d’aborder dans cet article (1ère partie) et le suivant à venir (2ème partie), l’art du questionnement en formation uniquement dans le cadre d’une formation formelle en groupe, qu’elle soit réalisée en salle ou à distance. Concernant le questionnement dans le cadre d’accompagnement pédagogique de type tutorat ou AFEST, nous vous renvoyons à la lecture de nos articles dédiées sur le sujet et notamment celui sur le questionnement FAST.

1)  Questionner pour créer les conditions d’un engagement dans sa formation

Le lancement de la formation est un moment clé de la formation. Trop souvent le formateur, pour se rassurer, mobilise la parole en se présentant longuement, détaillant les étapes du programme, fixant avec précisions les règles logistiques et de vie de la formation. Tout ceci, n’est pas à négliger, mais le plus important est ailleurs. Il se situe dans le partage entre les participants. Pour s’engager, il faut se connaître et avoir confiance… Et pour le formateur ou la formatrice, mieux connaître ses apprenants, c’est pouvoir mieux répondre à leurs besoins et mieux cibler ses apports et contributions.

C’est pourquoi le classique tour de table de formation est loin d’être un temps anodin. Soigner les questions à poser est un gage de réussite. Trois séries de questions peuvent être posées. Évidemment, vous ferez un choix parmi toutes ces questions en fonction du contexte de formation et ses enjeux.

Faire s’exprimer sur son parcours en lien avec le thème de la formation

Le formateur peut poser une question générale du type  : “Quelle est votre expérience dans le domaine traité par la formation ?”, mais cela peut susciter des échanges qui s’éternisent. C’est pourquoi on préfèrera des questions précises, pouvant générer des réponses aussi bien par écrit (post-it ou conversation-chat en classes virtuelles) qu’à l’oral.

  • Nombre d’années d’expérience dans le domaine,
  • Formations déjà suivies dans le domaine,
  • Types de pratiques aujourd’hui dans le domaine (ex. pour une formation de formateur : combien de modules de formation avez-vous déjà conçu – ou combien de formations avez-vous déjà animé ?)

Evaluer les pré-acquis

Pour amener les participants à auto-évaluer leurs pré-acquis, on fait généralement un quiz. Mais on peut aussi questionner. Chez C-Campus nous utilisons la technique de la “Foire Aux Questions”, que nous avons adaptée pour la circonstance.

Il s’agit de poser deux questions en parallèle :

  1. Question #1 : Indiquez sur des post-it bleus tout ce que vous connaissez sur le sujet de la formation…
  2. Question #2 : Indiquez sur des post-it jaunes quelles sont toutes les questions que vous vous posez sur le thème de la formation ?

Le formateur recueille les post-it et les regroupe sur un tableau. Il les commente, répond aux questions les plus simples et garde les plus complexes pour y répondre en cours de formation, au moment opportun. Evidemment, cette technique fonctionne aussi bien en présentiel qu’à distance, grâce aux outils de tableaux blancs et post-it virtuels.

Vous êtes à la recherche de techniques d’animation engageantes pour vos formateurs et formatrices, commandez nos jeux de cartes dédiés.

Apprécier la motivation des apprenants démarrant la formation

Vous pouvez remplacer la question classique « Quelles sont vos attentes sur la formation » par des questions un peu plus percutantes, par exemple :

  • « Qu’est-ce qui vous fera dire que la formation a réussi ? »
  • Ou plus décalé : “Qu’est-ce qui vous a fait vous lever si tôt ce matin, pour venir en formation ? »
  • Ou plus rigoureuse et plus approfondie : « Qu’avez-vous fait pour préparer votre formation avant de venir ?”
  • ou encore plus impliquante pour le manager « Que vous a dit votre manager avant que vous partiez en formation ? »
  • ou encore « Qu’avez-vous prévu de faire après la formation, pour appliquer ce que vous allez y apprendre ? »

2)   Questionner pour faire participer lors d’un exposé

L’exposé est une des techniques pédagogiques les plus utilisées par les formateurs, surtout quand ils débutent. Et la représentation classique d’un bon exposé, c’est : le formateur parle et les apprenants écoutent et prennent des notes… Mais on le sait bien, les capacités d’attention étant de plus en plus limitées, cette approche classique de l’exposé ne fonctionne plus.

Nous vous proposons d’utiliser une nouvelle fois le questionnement pour faire participer votre auditoire et favoriser leur engagement cognitif. Ce questionnement est possible à trois temps différents de l’exposé.

  • Au démarrage de l’exposé : « Si je vous dis… (rappel du thème de l’exposé), vous pensez à quoi ? ça vous dit quoi ?”
  • En cours d’exposé (environ toutes les 5 à 7 minutes, pour faire une pause structurante) : « Quelles sont toutes vos questions de précision et les réactions, que suscite ce que je viens de vous présenter ? »
  • En fin d’exposé pour favoriser l’ancrage et la mémorisation : « Quelles sont les pépites que vous conserverez de mon exposé ? » ou si vous avez plus de temps « Si vous deviez résumer ce que vous venez d’apprendre à une personne n’ayant pas suivi mon exposé, que lui diriez-vous ? »

Deux questions autour du questionnement

Nous traiterons les 4 autres situations de formation où vous pouvez utiliser l’art du questionnement dans la seconde partie de cet article à venir. Mais avant de nous quitter, nous vous proposons de répondre à deux questions – objections, que nous posent souvent nos propres apprenants dans nos formations de formateurs.

Questionnement = perte de temps !

« Mais toutes ces techniques de questionnement ne vont-elles pas rallonger énormément la durée de nos formations ? » Cette question est quasi systématique quand on invite les formateurs à utiliser l’art du questionnement. Notre réponse est toujours la même :

  1. Vous pouvez essayer de ne pas poser de questions, mais dans ce cas peut-être qu’un e-learning ferait très bien l’affaire ! L’apport du formateur ne réside pas tant dans sa transmission de contenu que dans ses capacités à faciliter les apprentissages de ses apprenants. Et pour cela, il doit avoir une compréhension fine de ce qu’ils comprennent, de leurs besoins, de leurs attentes…
  2. Le traitement des réponses des apprenants peut-être très rapide si vous passez par l’ecrit en utilisant des post-it® physiques ou virtuels ou des fiches cartonnées, que vous aimantez sur des tableaux Veleda®, ou encore que vous collez avec de la Patafix®. Questionner, ce n’est pas débattre sans fin. Tout l’art du formateur est de réguler les temps de parole et le meilleure moyen le plus souvent est de passer par l’écrit, pour accélérer les échanges au sein d’un groupe.

Questionnement : pas possible en distanciel !

Hop ! hop ! hop ! Non seulement c’est possible mais c’est encore plus nécessaire à distance qu’en présence. Les échanges sont altérés à distance car nous ne pouvons pas vraiment repérer les micros réactions de nos apprenants (ou si nous les avons, elles sont moins détaillées). Pour s’assurer de la compréhension et de l’implication des apprenants, il est donc encore plus nécessaire de questionner en classe virtuelle qu’en salle de formation. Les apprenants resteront davantage concentrés, grâce à un questionnement régulier et pertinent.

Et ce ne sont pas les moyens qui manquent pour le faire. Avec des petits groupes, le mieux est de les inviter à prendre directement la parole. Avec des grands groupes, on privilégiera la conversation intégrée à la solution de visio. Et si on veut sophistiquer la technique, on fera appel à un tableau blanc virtuel ou à une appli de post-it virtuels.

Vous souhaitez vous former à l’art du questionnement aussi bien en formation de groupe qu’en formation terrain (Tutorat ou AFEST), consultez notre catalogue d’offres de formation inter. Et si vous souhaitez des formations adaptées à votre entreprise, contactez-nous : formation@c-campus.fr

Marc Dennery

Marc Dennery

The selected Optin Cat form doesn't exist.
Abonnez-vous à notre newsletter