Henri OccreNous allons aujourd’hui traiter une question que nos clients nous posent souvent : comment introduire l’AFEST dans un parcours de formation, qu’il soit existant ou à créer ? Pour cela, nous aborderons différentes approches possibles et donnerons des exemples et conseils pratiques pour “hybrider” une formation classique avec la modalité AFEST. Nous explorerons deux grands cas de figures : selon qu’on se situe dans une formation sans visée de certification ou dans une formation certifiante.
L’hybridation d’une formation consiste à y intégrer différentes modalités pédagogiques afin de rendre l’apprentissage plus flexible, accessible et efficace. Cela peut se traduire par exemple, par la combinaison de séances présentielles ou en classe virtuelle, avec des mises en situation et des séquences réflexives de type AFEST. Un parcours hybride permet aux apprenants de réellement développer des compétences, en intégrant les apprentissages théoriques dans des tâches concrètes et aussi de mener des réflexions sur l’expérience vécue, lorsqu’ils retournent en formation classique. Pour en savoir plus sur la scénarisation de parcours, découvrez notre modèle EDRACT de scénarisation pédagogique – cliquez ici.
Ré-ingénierie d’une formation existante pour passer du 100% présentiel (ou classe virtuelle) à un mix avec AFEST
Comment procéder simplement ?
A) Identifier les phases clés dans le parcours de formation où des mises en pratique ou en situation professionnelle sont indispensables.
Analysez d’abord la formation actuelle et identifiez les parties théoriques qui peuvent être enrichies par des expériences réelles en situation de travail, ce que nous appelons chez C-Campus des situations apprenantes E.S.S. = Emblématiques – Sécurisées – Stimulantes
Par exemple : pour une formation sur la gestion de projet, la théorie est abordée en classe virtuelle et les apprenants apprennent en faisant = ils mettent en pratique immédiatement dans leur environnement de travail, avec leur vrai groupe projet. Par exemple : animer efficacement les réunions d’équipe. Pour cela, ils bénéficient d’un tuteur/mentor (Chef de projet expérimenté ou directeur projet) qui les accompagne dans la partie AFEST.
B) Créer des “moments AFEST” pour favoriser le transfert pédagogique : Après chaque module théorique (en présentiel ou en ligne), proposez à vos apprenants (et à leurs éventuels tuteurs-accompagnateurs) de planifier des mises en situations aménagées où ils doivent appliquer sur le terrain ce qu’ils ont appris, soit en autonomie, soit en étant accompagné. On prend le soin de leur (faire) trouver des cas “faciles” où le risque d’erreur n’est pas pénalisant et où la pression sur le temps est limitée…
L’AFEST doit ensuite permettre un retour direct de chaque apprenant sur sa pratique auprès du formateur-tuteur ou du responsable du parcours de formation. Par exemple en utilisant la méthode F.A.S.T. © C-Campus, pour faire ce qu’on appelle une “analyse de pratique” avec une réflexion sur les enseignements de l’expérimentation.
C) Mettre en place des séquences réflexives collectives : Après une période de travail “normal” et d’AFEST sur le terrain, organiser des séances de “réflexivité collective” pour que les participants partagent leurs expériences et analysent leurs façons de faire. Cela peut être réalisé sous la forme de classes virtuelles mais aussi, si les regroupements synchrones ne sont pas possibles, de groupes de discussion ou de journaux d’apprentissage partagés. On vous donne en passant ici 20 techniques réflexives en collectif
Exemple d’application : un de nos clients historiques envisage de proposer une réflexivité collective à ses collaborateurs dans certains types de parcours de formation à forts enjeux / forts impacts attendus. Le bénéfice attendu est double : engager chacun vis à vis du collectif, à bien pratiquer ce qu’il a vu en formation et bien entendu développer l’intelligence collective et créer du lien durable entre les apprenants…
Astuce supplémentaire :
Utiliser des outils de suivi de l’apprentissage en situation de travail tels que des portfolios numériques, des journaux d’apprentissage en ligne, ou des plateformes ou applications smartphone collaboratives, pour permettre un suivi à distance par les formateurs ou les tuteurs et leur donner l’occasion de faire un retour aux apprenants !
Ce sujet de l’hybridation avec AFEST a été abordé en janvier dernier au sein du Club des référents AFEST certifiés par C-Campus. Si vous êtes un(e) de ces certifié(e)s “référent AFEST”, vous pouvez rejoindre ce Club pour veiller, bénéficier de contenus exclusifs et continuer à vous professionnaliser en échangeant et partageant avec vos pairs. Plus d’informations en nous contactant : formation@c-campus.fr
Partir d’un référentiel de compétences ou de certification pour créer un parcours hybride avec de l’AFEST
Voici 3 méthode différentes et complémentaires pour un parcours “hybridé avec AFEST”, à partir d’un référentiel :
- Passer en revue les compétences transversales et spécifiques du référentiel et évaluer la valeur ajoutée de l’AFEST. Un référentiel de compétences ou de certification bien conçu, est un excellent point de départ pour structurer la démarche d’hybridation. Chaque compétence peut être alors abordée sous des angles différents d’apprentissage : théorique (apprentissage formel) et/ou pratique (mise en situation dans le cadre d’une AFEST). Le choix de la méthode d’apprentissage peut être parfois laissé à l’apprenant lui-même, surtout s’il s’inscrit dans une logique de VAE (validation des acquis de l’expérience) où il préfèrera alors souvent la voie AFEST…
Exemple : un de nos clients, par ailleurs détenteur de plusieurs “certifications” propose à des apprenants “pilotes” une AFEST dans cet esprit : apprendre plus concrètement, en étant accompagné…
- Définir des missions ou tâches à réaliser, liées aux compétences à acquérir : Par exemple, pour une certification en management, l’un des domaines clés, évalué par le jury de certification, pourrait être : “communiquer efficacement avec son équipe et ses collaborateurs“.
L’AFEST consistera par exemple à réaliser des missions réelles de management, mobilisant des compétences de communication (mener une réunion d’équipe, des entretiens individuels, un briefing du matin, etc.) et à les analyser via des techniques de réflexivité et, enfin, à formaliser sa réflexivité dans son dossier / épreuve écrite de certification. C’est très proche de ce qu’a réalisé et raconte en interview une de nos référentes AFEST certifiées
- Combiner différentes modalités : Le parcours hybride peut inclure des modules e-learning, des classes virtuelles, des séances de coaching individuel, des temps de regroupement en présentiel, et des missions réelles sur le terrain avec réflexivité. Chaque compétence est abordée selon une combinaison adaptée à chaque apprenant, à ses préférences d’apprentissage ou à son contexte. Evidemment, le responsable du parcours adapte en fonction aussi de son groupe : ce n’est pas du tout la même chose s’il s’agit d’une formation initiale diplômante pour des “juniors” peu ou pas expérimentés, ou d’une certification pour des salariés déjà en poste, dans le métier même visé par la certification…
Point de vigilance : il faut toujours aligner les objectifs d’apprentissage du référentiel avec des situations de travail concrètes, pour garantir la pertinence et la validité de la formation hybride avec AFEST. Utiliser un outil de mapping de compétences peut être utile pour lier chaque grande compétence du référentiel aux activités pratiques à réaliser en AFEST. Mieux : chez C-Campus, ce sont des groupes de travail mixte (un formateur référent AFEST + un groupe de très bons experts et praticiens du métier) qui réalisent avec nous, en amont du parcours de formation, un “référentiel de situations apprenantes AFEST”, évidemment parfaitement aligné avec le REAC, référentiel de certification. Nous l’avons appliqué chez différents clients et ça fonctionne très bien !
Sandrine Nogues
