Le CPF, compte personnel de formation, vous connaissez ! C’est LE dispositif de la réforme à venir. Mais, mais connaissez-vous le CEP ou Conseil en évolution professionnelle ? La loi du 14 juin 2013 l’a institué. Celle de 2014 devrait en définir les contours précisément. Reste que de nombreuses questions sont encore en suspens si on en croit les travaux de l’IGAS réalisés dans le cadre de la concertation multipartite.
A quoi servira le CEP ?
La loi sur la sécurisation de l’emploi définit le CEP comme une action de conseil en évolution professionnelle dont l’objectif est d’améliorer la qualification de “l’actif“. Par “actif“, il faut entendre toute personne en emploi ou non. Les chômeurs, les pluriactifs, les intérimaires, les jeunes en contrats devraient être prioritaires. Question : restera t-il suffisamment de fonds pour que les salariés des entreprises, une nouvelle fois non prioritaires, puissent en bénéficier ?
Selon le document de l’IGAS, les conclusions d’un CEP permettront d’aboutir soit une mobilité dans l’emploi ou externe, soit à un projet de “vie autonome“, c’est-à-dire création ou reprise d’entreprise, soit à la définition d’un projet de formation.
Qui le financera ?
Pour le bénéficiaire, le CEP sera gratuit. Il pourrait être financé soit par une subvention allouée aux organismes ayant sa charge, soit par le CPF. Dans ce dernier cas, les bénéficiaires utiliseraient un nombre d’heures acquis au titre de leur CPF pour réaliser le bilan (reste à savoir combien d’heures seront déduites de leur compteur).
Qui le réalisera ?
Les organismes en charge aujourd’hui de réaliser du conseil en orientation ou en évolution ne manquent pas. L’IGAS, les a recensé dans un tableau qui laisse pantois (cf schéma ci-dessous). Une chose est sûre, il sera piloté à travers le Service Public Régional pour l’Emploi qui devrait édicter un cahier des charges de réalisation. Ce cahier des charges sera à respecter par chaque prestataire.
Comment sera t-il mis en oeuvre ?
Le cahier des charges de réalisation n’est pas encore arrêté, mais l’IGAS vient de faire des propositions à travers un premier schéma de déroulement du CEP.
Tout n’est pas encore clairement défini, comme en témoigne les différents points d’interrogation du schéma. A priori l’ingénierie des conditions de mise en oeuvre ne devraient pas être prise en compte, car il y a une volonté de la part du groupe multipartite d’éviter toute préconisation de solution apportée au bénéficiaire. Ceci dans le but de réduire les risques de biais concurrentiel.
Pour des raisons de coût, les phases amonts “Information“ mais peut être aussi “Accueil“ pourraient être réalisées à distance via un portail internet. Le coeur de la démarche (“Conseil-Construction-Faisabilité du projet“ et “formalisation du projet synthèse) devraient être réalisées en face en face avec un conseiller.
Comment s’articulera t-il avec le Bilan de compétences ?
A la lecture du processus d’accompagnement, le CEP ressemble étrangement au Bilan de compétence. Il y a un risque de phagocytage évident du BC par le CEP. Le groupe multipartite réfléchit à comment articuler les deux dispositifs. Cela pourrait aboutir à une évolution sensible du bilan de compétences : tarif, financement, “intensité de la prestation“… Il est fort probable que le bilan de compétences soit intégré au final dans le processus d’accompagnement comme un outil d’approfondissement de la démarche de conseil en évolution professionnelle.
Quel lien avec l’entretien professionnel ?
L’entretien professionnel ne s’adresse qu’aux salariés. Il couvre donc un public bien plus restreint que le CEP, mais comme lui, il permet à son bénéficiaire de s’orienter, d’évoluer et de bâtir un projet de formation. Le groupe multipartite devrait faire dans les semaines à venir des propositions d’articulation. Nous pouvons d’ores et déjà imaginer que l’entretien professionel sera l’occasion d’informer le salarié de l’existence du CEP.
Pour aller plus loin… consultez le document présenté par l’IGAS au groupe multipartite – cliquez ici.
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