Nous avons vu dans un précédent article les apports et limites d’un Réseau Social Restreint d’Apprenants. Nous poursuivons notre analyse en proposant 7 conditions de réussite pour faire de ces RSRA un succès.
Cibler le RSRA sur des profils d’apprenants “passionnés”
L’engagement exigé par un RSRA est tel qu’il faut une certaine dose de passion pour s’y rendre périodiquement. La motivation ne suffit pas. Le RSRA ne fonctionne bien qu’avec des personnes qui aiment apprendre et en ont réellement besoin. Les connaissances accessibles via le RSRA doivent être réellement utiles. Les parcours sanctionnés par des certifications ou regroupant des communautés d’experts se prêtent mieux au RSRA que de simples cycles de 2 ou 3 stages de quelques jours pour le perfectionnement de profils lambda.
Former à la maîtrise du RSRA
Dire à un apprenant : “rendez-vous sur votre réseau social” ne suffit pas ! Il est impératif de former les apprenants à son utilisation. Cela passe par la maîtrise de chacune des fonctionnalités, mais également par la prise en main de la charte de bonne utilisation.
Fixer une charte de bonne utilisation
Outre les questions classiques de confidentialité et responsabilité, la charte de bonne utilisation peut comprendre les points suivants :
- Tu préfèreras passer 15′ par semaine qu’une heure par mois sur ton RSRA,
- Tu consulteras ton mur et tes messages avant de poster,
- Tu ne posteras que des informations à valeur ajoutée pour ta communauté afin d’éviter tout “clic déceptif”,
- Si tu demandes conseil ou aide, tu préciseras bien ta demande et tu privilégieras la messagerie
- Si tu relaies une information (liens blog, site…), tu prendras soin de vérifier sa validité et son intérêt et de la commenter pour en faciliter la lecture à ta communauté,
- Tu privéligieras la qualité à la quantité de posts
- Tu signeras par ton nom et tu privilégieras ta photo à un avatar,
- Etc.
Créer un climat de confiance et une identité de communauté
Le climat de confiance se crée à l’occasion des activités pédagogiques synchrones. Il est important que les personnes sachent qui “se cache” derrière chaque post ! Des messages d’encouragement, des photos de groupes en présentiel postés sur “le mur”, donner un nom au RSRA… sont aussi important que de bien former les apprenants à l’utiliser.
Clarifier les fonctions de chaque outils
Un RSRA comprend généralement quatre outils majeurs : “Le mur”, les enquêtes, la messagerie entre participants et la base de ressources documentaires. Il est important d’utiliser chacun de ces 4 outils pour des fonctions précises et claires :
1) Le mur : veille et partage de bonnes pratiques
2) Enquêtes : relances sur des consignes et évaluation flash,
3) Messagerie entre participants : préparation et suivi de formation, conseil et aide
4) Base de ressources documentaires : accès au savoir notamment à la documentation pédagogique des formateurs
Bien définir les rôles
Trois acteurs interviennnent au coeur du RSRA :
1) Le responsable du programme qui joue généralement le rôle de community manager,
2) Les formateurs qui jouent le rôle de community manager pour leur partie,
3) Les apprenants qui peuvent se distinguer en deux profils : les “apprenants” et les “champions”. Ces derniers sont les apprenants les plus actifs sur le RSRA qui postent de façon relativement intensives et relayent les community managers.
Créer des communautés suffisamment larges
Un RSRA par session de formation présentielle (c’est-à-dire par groupe de 10 à 15 personnes) est insuffisant pour fournir de façon rapprochées des informations riches. C’est pourquoi, le RSRA devra être calé sur la taille de l’ensemble d’une population formé et non pas sur chacune des sessions. Comme on l’a vu plus haut, toute la population a accès au même mur. Et pour piloter l’avant et l’après formation, les formateurs et le chef de projet de formation anime via la fonction messagerie.