Fidèle ou nouveau lecteur du blog de C-Campus, nous vous souhaitons une excellente année 2020, pleine de réussite dans tous les projets que vous allez entreprendre.
Et ces projets vont probablement être nombreux car nous entrons dans le vif de la réforme de la formation. 2020, c’est déjà l’an II de la loi Avenir Professionnel. Le temps des interrogations juridiques est maintenant derrière nous. Place à la stratégie et au déploiement.
Pour cette année 2020, nous entrevoyons différents enjeux pour les acteurs de la formation selon leur positionnement.
Pour les entreprises : changer de vision de la formation
Pour les entreprises, il est grand temps de changer de modèle de formation. La formation gérée, planifiée et, on peut même dire dans certains cas, administrée à grands coups de stages présentiels doit enfin céder la place à d’autres formes de formation. Le nouveau cadre juridique, mais également des tendances de fond telles que les nouveaux usages de la formation par les nouvelles générations arrivant sur le marché du travail ou le développement du digital transforment en profondeur les pratiques de formation.
Les services de formation sont invités à évoluer rapidement, sous peine de disparaître. L’enjeu majeur est pour eux de se rapprocher du terrain, c’est-à-dire du manager et du collaborateur. Concrètement, cela signifie qu’ils doivent mettre en place de nouveaux formats pédagogiques. L’AFEST, comme les y invite la loi Avenir Professionnel, mais également toutes formes de formation in situ apparentées : rituels de formation au sein des équipes, groupes de créativité, de progrès et d’innovation, événements types hackathon ou world café, tutorat et compagnonnage…
Evidemment avec leurs collègues des ressources humaines, ils vont ainsi être amenés à ré-interroger l’entretien annuel et l’entretien professionnel. Il est maintenant convenu que ces dispositifs sont d’une périodicité trop espacée pour être efficaces. On ne peut plus parler de montée en compétences une fois par an ou, pire, une fois tous les deux ans comme nous y invite la loi. Le développement doit être permanent. Nombreuses sont les grandes entreprises qui passent à une périodicité au trimestre voire au mois, surtout dans le secteur commercial, mais pas seulement. Dans ce contexte, il n’est plus question de faire des plans de formation ou de développement des compétences, mais bien d’accompagner en permanence les collaborateurs et les équipes. La formation ne doit plus être pensée comme une denrée rare, mais comme un flux permanent d’apprentissage. Elle ne doit plus être individualisée à travers des plans individuels de formation, mais plutôt collective avec une certaine dose de personnalisation.
Et le digital learning ? Et l’Apprentissage ? Et les écoles d’entreprise ? Et la Pro-A ? Et le CPF ?… bien sûr ce sont des questions essentielles et il faudra y répondre sérieusement en mettant en oeuvre les meilleures stratégies. Mais, elles sont à notre humble avis, secondaires au regard de l’enjeu de la transformation du modèle de formation. Les réponses qui sont apportées généralement à ces questions renvoient trop souvent à une vision classique de la formation. Le service formation reste prépondérant et continue à se positionner en pilote de la montée en compétences.
Une vision moderne de la formation prend une direction totalement opposée. C’est le management et les collaborateurs qui s’approprient l’enjeu du développement des compétences. Et ils sollicitent les équipes formation uniquement pour des solutions complexes de montée en compétences qui nécessitent une expertise qu’ils n’ont pas.
C’est au final une vision écologique et frugale de la formation. Les parcours de formation ne doivent être convoqués que lorsque les montées en compétences attendues sont trop importants et trop complexes, ou lorsque managers et collaborateurs ne peuvent trouver la solution par eux-mêmes.
Pour les apprenants : devenir auteur et pas seulement acteur de sa formation
Les transformations de la fonction formation vont toucher et touchent même déjà l’apprenant. L’appli CPF n’est dans ce domaine qu’un épiphénomène. La fin de la formation classique au profit d’une formation rapprochée ou d’un modèle d’organisation apprenante aura bien plus d’effets.
Pour ne rien vous cacher, nous craignons l’émergence (les plus pessimistes diront le “renforcement”) d’un système à deux vitesses dans les années futures. La désintermédiation de la formation que ce soit à travers des dispositifs tels que le CPF ou les politiques de de digital learning open bar, ou encore un déploiement non maîtrisé de l’AFEST nous fait craindre le pire.
Seuls les apprenants bien armés pédagogiquement, c’est-à-dire capable de mettre en place des stratégies personnelles de montées en compétences pourront s’en sortir. C’est en quelque sorte le retour de l’autodictate comme figure de prou de la formation auquel nous risquons d’assister. Mais d’un autodidacte des temps modernes qui ne va plus dans les bibliothèques mais passe son temps sur les réseaux sociaux, sait gérer son fil de veille et s’entourer de personnes ressources pour apprendre en permanence.
Face à ce constat, qui peut paraître pessimiste, les directions et services formation ont un rôle essentiel à jouer. Il leur revient de préparer et accompagner les collaborateurs à devenir non seulement acteur de leur formation mais auteur de leur développement des compétences. Elles devront les former à savoir se former, à s’organiser pour apprendre et développer leurs compétences. Tout un programme.
Pour les organismes de formation : se réinventer
Une nouvelle fois, les organismes vont devoir s’adapter aux évolutions juridiques mais cette fois-ci également aux changements d’usage et de techno-pédagogies.
Ils ont à réinventer à la fois leurs offres de formation et leurs promesses de création de valeur. Ils doivent bien plus que de la formation à leurs stagiaires. Ils ont à.. :
- Leur fournir des moyens d’information en amont et en aval du présentiel,
- Leur faire vivre une expérience apprenante originale par la qualité non seulement du formateur, mais également de l’espace pédagogique et de l’environnement documentaire de la formation,
- Les aider à évaluer, et si possible certifier leurs compétences, tout au long du parcours.
Ces principes, nous avons essayé de nous les appliquer en 2020 en proposant une nouvelle offre inter entreprise dans notre nouvel espace pédagogique dédié.
En complément de nos offres certifiantes AFEST et Kirkpatrick, nous avons créé des parcours de spécialités soit sous format 100% à distance, soit sous format blended learning dans nos principaux domaines d’expertise :
- Tutorat et formation terrain que l’on a reconçu à l’aune de l’AFEST,
- Formation de formateurs sous la marque Master Formateur®,
- Formation digitale sous ses deux aspects : création de contenu et formation à distance via classes virtuelles et accompagnement e-tutoré avec deux experts reconnus du domaine : Yann Bonizec et Jacques Rodet.
Enfin, j’aurais le plaisir de lancer une nouvelle gamme intitulée “Master Class”. En prolongement de ce blog, sous la forme de journées d’échanges et partages d’expérience nous traiterons des thèmes du moment. Les premiers thèmes de l’année sont évidemment : Réforme an II, l’AFEST et Pédagogie, quoi de neuf.
Vous trouverez l’offre complète en cliquant ici.
N’hésitez pas à contacter samiaouari@c-campus.fr pour vous inscrire ou tout simplement demander des renseignements.
Pour une présentation détaillée et les dates de sessions vous pouvez consulter les articles suivants :