Nous poursuivons dans cet article, (la première partie ici ) notre interview “capitalisation des connaissances” sur la transformation d’une formation présentielle en “formation à distance”. Avec Sandrine Nogues et Jonathan Pottiez, consultants C-Campus, nous abordons les aspects techniques, la posture du formateur ou de la formatrice, et à travers le témoignage de Félix Gatinel, participant au cycle référent AFEST – 100% à distance, la perception de ce type de formation par un apprenant en cours de certification.
Capitalisation sur des expériences de formation 100% à distance – partie 1 – cliquez ici.
Sandrine et Jonathan, quel type d’outil de classe virtuelle conseillez-vous ?
La solution de classe virtuelle doit être facile à prendre en main et proposer les fonctionnalités essentielles pour bien animer et adresser les besoins : tableau blanc, chat, travaux en sous groupes, etc. . Son ergonomie et son « look » doivent être simple et plaisant. Idéalement elle doit permettre une utilisation directe via un lien web ou s’installer facilement, de manière intuitive. Enfin, il est primordial d’utiliser un outil techniquement stable pour éviter les déconnexions intempestives qui démotivent les participants et le formateur.
Avez-vous outil parfait à nous recommander ?
Aucun outil n’est parfait. Des consultants de C-Campus utilisent par exemple Zoom, d’autres Google Meet ou Join Me. Et en intra dans les grandes entreprises nous utilisons l’outil de nos clients, à savoir le plus souvent Teams.
Il se trouve que Zoom est actuellement critiqué par certains utilisateurs, notamment sur l’utilisation des données. Nous restons en veille sur ce point et verrons comment l’éditeur réagit. Nous allons par ailleurs tester d’autres outils de classe virtuelle, comme celui d’Adobe en ce début du mois avril.
Peut-on démarrer directement ses animations par ce type d’outils ?
A priori, oui. Pour les néophytes qui ont un peu peur de la solution classe virtuelle, le cas échéant, ils peuvent démarrer par des outils plus simples (type Skype, etc.).
En ce cas, il faut animer sur des temps très courts, des petits groupes, et de la manière la plus conviviale et interactive possible.
Une fois que les animateurs se sont fait la main, ils peuvent passer sur un véritable outil de classe virtuelle, qui présente encore un autre avantage : celui de pouvoir également s’enregistrer !
Qu’est-ce que le 100 % distanciel change dans la posture et la manière d’animer, par rapport au présentiel ?
D’après notre expérience, il n’y a pas de changement majeur, mais il faut plus que jamais faire oeuvre de pédagogie pour réussir une formation 100% à distance. De façon pragmatique, nous avons pu dresser une liste de dix bonnes pratiques pour les formateurs à distance :
- Être parfaitement à l’aise soi-même avec l’outil de classe virtuelle.
- S’entrainer avant de se lancer dans le « grand bain ».
- Prévoir dix minutes de présentation des fonctionnalités de l’outil au début de la formation.
- Disposer idéalement de deux écrans pour animer : un écran pour le support projeté et le suivi du déroulé ou du scénario pédagogique, et un autre écran pour gérer le « chat », les demandes de prise de parole, l’utilisation des différentes fonctionnalités de l’outil, etc.
- Comme tout passe par la voix, il faut la moduler, la rythmer, bien articuler, et utiliser cette voix comme le fait un animateur radio : pour lancer des questions, limiter les monologues, permettre régulièrement à tous de prendre la parole ou veiller à la distribution de la parole (éviter le sentiment d’isolement).
- Nommer les participants par les prénoms, personnaliser les échanges.
- Être bienveillant sur l’écrit (annoncer dans les règles de vie que l’orthographe n’est pas un sujet dans le Tchat).
- Laisser de l’espace aux apprenants durant l’animation, on ne fait pas un « show », on n’est pas la « star » de la formation, juste son animateur.
- Être davantage un animateur et accompagnateur qu’un « sachant » et expert absolu, du moins dans sa posture.
- Projeter davantage qu’en présentiel les apprenants dans le passage à l’action post formation.
Lorsqu’on s’adresse à un public de formateurs (comme c’est le cas fréquemment chez C-Campus), nous pensons qu’il faut aussi montrer aux participants toutes les fonctionnalités de l’outil de classe virtuelle, celles qu’eux-mêmes pourront utiliser demain en tant qu’animateurs à leur tour. C’est aussi un bon moyen de les motiver à embarquer dans la modalité du distanciel.
C-Campus propose son cycle certifiant de référent AFEST en formule 100 % à distance, pouvez-vous nous indiquer les spécificités de cette formule par rapport au parcours blended learning classique ?
En amont, outre les grands classiques (invitation à la lecture de nos parutions sur le thème des AFEST ou consultation de cours digitaux avant chaque classe virtuelle), le participant est amené à faire un état d’avancement de son projet d’AFEST.
En aval, nous orientons le plus possible les travaux assignés lors des classes virtuelles vers la mise en pratique réelle dans le contexte du participant. Nous l’invitons par exemple à la production des livrables de son projet d’AFEST ou a minima à construire son plan d’action : par exemple, pour un référent AFEST, comment compte-t-il s’y prendre pour préparer et réaliser une première séquence réflexive de ses apprenants ?
Vous voulez en savoir plus sur le catalogue 100% à distance de C-Campus pour former en inter entreprises vos tuteurs, formateurs occasionnels, concepteurs, référents AFEST, contacter Samia Ouari au 06-69-94-78-13
Témoignage apprenant : interview de Félix Gatinel, cycle certifiant référent AFEST en formule « 100% à distance » .
Félix a bénéficié récemment d’une formation 100% à distance dans le cadre du cycle certifiant de référent AFEST, cette formation comprend 21 cours digitaux, des classes virtuelles et webinaires, un accompagnement à distance et une mise à l’épreuve des connaissances à travers la réalisation d’un projet d’AFEST.
Pour en savoir plus sur l’offre certification AFEST – cliquez ici.
Qu’avez-vous pensé des cours digitaux sur notre plateforme Akolit ?
Pour en savoir plus la plateforme Akolit – cliquez ici.
L’ergonomie de la plateforme est agréable. Il est facile de s’y retrouver. L’introduction vidéo permet de bien saisir les enjeux et les objectifs de chaque séquence, par ailleurs complètes et bien construites.
Quel est votre point de vue sur les classes virtuelles du parcours ?
J’ai beaucoup apprécié l’utilisation de l’outil ZOOM. Très simple d’utilisation, il favorise une appropriation rapide et permet une interaction fluide avec l’animateur. Évidemment, le petit groupe que nous étions (4 participants au total) était un terrain idéal pour s’immerger dans cette modalité distancielle.
L’articulation pédagogique des séquences FOAD avec les contenus abordés en classe virtuelle facilite la compréhension. Enfin l’animation de ces temps de formation à distance est un réel challenge. Parfaitement complété par notre formatrice, Sandrine, qui a réussi à maintenir une dynamique collective en favorisant l’interaction et la réflexion de tous.
Qu’est-ce qui aurait pu favoriser une meilleure expérience utilisateur encore ?
Une meilleure préparation des études de cas afin d’arriver sur ces temps en ayant une réelle visibilité sur les projets AFEST identifiés par les participants. La situation exceptionnelle que nous vivons actuellement ne l’a malheureusement pas permis.
Au fond, qu’attendiez-vous en tant que participant ?
Je m’attendais à vivre une formation distancielle calibrée initialement sur du présentiel, autrement dit peu adaptée. C’est finalement l’inverse qui s’est produit. J’ai la sensation d’avoir réellement engagé une réflexion permettant à terme la montée en compétence.
Quels sont selon vous les + et – par rapport à une formation dite présentielle
- Les “plus”
L’utilisation du numérique, environnement avec lequel nous devons composer pour construire les formations de demain. La possibilité d’interagir peut-être plus facilement que sur une formation présentielle car en groupe réduit.
- Les points de progrès
Une concentration qui doit être décuplée pour ne pas décrocher. Une rigueur de travail pour ne pas se laisser tenter par les distractions extérieures qui composent notre environnement.