En avril dernier, alors que nous vivions notre premier confinement, nous vous avions fait partager notre expérience de la formation à distance mise en œuvre depuis plusieurs années déjà chez C-Campus – partie 1 cliquez ici et partie 2 cliquez là.
Aujourd’hui, nous nous intéressons aux « petits » outils d’animation gratuits ou presque que l’on voit (re)fleurir sur le net et qui permettent de dynamiser une classe virtuelle.
Nicolas Fromentoux et Florence Pottiez, intervenants pour C-Campus, nous livrent leurs trucs et astuces en matière d’outils d’animation de classe virtuelle. A l’heure de la distanciation, ces outils peuvent se révéler également très utiles en présentiel !
Nicolas, Florence, quels sont vos outils favoris du moment ?
Nicolas : j’aime beaucoup Klaxoon mais il est payant. En ce moment, mon outil fétiche c’est la Suite Office que je ne cesse de découvrir et d’exploiter notamment Teams qui permet classiquement de chater et partager un écran. C’est intéressant pour de « petites » classes virtuelles, moins fun que des solutions dédiées mais pour aller vite et faire quelques questions.
Pour un tableau blanc interactif j’utilise Jamboard (pour lequel il faut un compte Google). Je l’utilise beaucoup en ce moment car ça marche vite, c’est simple. On peut l’utiliser pour toutes les activités de collaboration en ligne : faire du brainstorming, de la visite de musée… Jamboard remplace le paperboard y compris en salle : on peut créer autant de paperboard que de groupes comme si on les affichait dans une salle, on peut créer des post-it ou faire créer des post-its. On met le lien dans le chat et les participants n’ont qu’à cliquer. Lors d’une formation de formateur, un des participants l’a utilisé pour animer un exercice de texte à trou en s’appuyant sur un document word existant !
C’est moins puissant que des outils payants mais pour faire des choses rapides et efficaces c’est un très bon outil. Exemple de travail collaboratif avec Jamboard :
Je réserve Klaxoon pour des activités plus complexes (ex d’utilisation en sous-groupes)
Et toi, Florence, quel est ton outil favori ?
Florence : J’utilise en ce moment l’outil AWW que je découvre et pour lequel il n’est pas nécessaire d’avoir de compte. Il fait la même chose que Jamboard. Il est gratuit mais il n’y a pas la possibilité de faire plusieurs tableaux.
Mon outil fétiche est Padlet : c’est bien plus qu’un tableau blanc en version payante (6 euros par mois). Je l’utilise pour les activités synchrones comme des sondages, des visites de musée, du puzzle pédagogique, organiser des informations sur un axe de temps, des brainstorming… ou pour des activités asynchrones : on peut faire de la curation de contenu, y mettre toutes les ressources pédagogiques et l’utiliser comme une bibliothèque multi-média (plutôt utile lorsqu’on n’a pas de LMS). On peut créer un padlet avec toutes les activités du groupe et donner accès pour en garder la trace.
Pour finir, j’ai découvert Learning Apps qui est un ensemble d’applications à destination des enseignants/formateurs : pour associer un terme à une définition, retourner des cartes pour associer 2 notions. On partage l’application via un QRcode ou un lien. Je l’utilise aussi en présentiel.
Une dernière ? j’utilise Socrative pour des évaluations sommatives. Il permet un suivi individuel et de faire des rapports. Les participants se connectent directement sur le site.
Enfin, J’utilise Kahoot plutôt pour des évaluations formatives ou en guise de quiz start-up
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Comment faites-vous votre choix entre tous ces outils ?
Florence : pour ma part, je choisis en fonction des critères suivants :
- Qu’on y accède facilement (aussi bien pour l’apprenant que pour le formateur)
- Qu’il soit facile à utiliser
- Qu’il fasse de jolies choses !
- Qu’il soit peu onéreux
Nicolas : il faut avoir en tête quelques points de vigilance pour faire son choix :
- La réversibilité des données. Une plate-forme peut être coupée à tout moment ou si on arrête l’abonnement on n’est pas certain de récupérer le travail de conception. Un conseil : garder une trace en document Word.
- La sécurité des données surtout si on travaille sur des données sensibles. Méfiance vis-à-vis des solutions gratuites. Les solutions payantes intègrent le cout de la sécurité. Un conseil : bien lire les accords de confidentialité jusqu’au bout.
- Le faux-gratuit : période d’essai, usage limité.
Par ailleurs, le plus important est l’intention pédagogique, pas l’outil. Je peux me dire que j’ai besoin d’un outil de quiz. Mais si mon intention est seulement de générer de l’interaction alors le chat suffit ou bien j’utilise les icones Gifs (directement accessibles via Teams dans le chat) pour dynamiser. On choisit l’outil en fonction du besoin : qu’est-ce que je faire ? pourquoi faire ?
Y a-t-il un nombre limité d’outils que l’on peut utiliser lors d’une classe virtuelle ?
Florence : je n’utilise pas plus de 3 outils car ensuite ça perturbe l’apprenant. Il faut se donner la possibilité de créer des rituels afin de faciliter l’appropriation des outils et du contenu.
Nicolas : pour ma part, je n’en utilise qu’un seul car cela demande un effort cognitif pour l’apprenant et il vaut mieux qu’il se consacre sur les apprentissages. J’essaye d’exploiter ce que j’ai dans mes outils de classe virtuelle (ex le chat pour les quiz) pour utiliser Jamboard sur des séquences particulières.
Pour finir, quels conseils pouvez-vous donner pour bien utiliser ces outils ?
Nicolas : quelqu’un qui maîtrise les techniques actives n’aura aucun mal à utiliser les outils. Quel que soit les outils si on ne sait pas animer des séquences actives, faire les apports au bon moment, tirer partie d’un quiz ou organiser une restitution…ça ne marchera pas. L’outil ne fait pas l’animation, il est au service de l’animation. Il sert à dynamiser et colorer une formation mais la préparation et l’animation restent les conditions de réussite de toute formation.
J’ai vu des formateurs très orientés techniques actives et faire des animations traditionnelles à distance. Un outil peut rendre plus fun si on sait l’animer. Ce sont les compétences de l’animateur qui font tout.
Florence : il ne s’agit pas de mettre des outils partout. Il faut qu’il y ait un vrai intérêt pédagogique, que l’outil soit utile sinon c’est une perte de temps. L’énergie que l’on met dans une activité doit servir un objectif à fort enjeu.