En ces temps difficiles, le manager se trouve bien démunie pour amener son équipe à atteindre ses objectifs. La carotte d’une politique de rémunération n’est plus un levier. L’écoute et la participation ne sont plus que des soins palliatifs pour des organisations malades de leur obésité. Alors que lui reste t-il si ce n’est sa capacité à accompagner au quotidien chacun de ses collaborateurs ?
L’accompagnement managerial, une autre façon de manager
L’accompagnement managérial consiste à analyser les points forts et les points à améliorer de chacun de ses collaborateurs, à leur fixer des plans de progrès, à les accompagner dans leur mise en œuvre et à les contrôler.
L’accompagnement managérial est une approche originale de management aussi éloignée du management participatif que ce dernier ne l’était du management autocratique. Il ne s’agit plus de seulement faire participer son collaborateur aux décisions ou de l’écouter, mais de l’entraîner et de l’aider à développer ses talents.
En finir avec le management participatif
Le management participatif a transformé les managers en professionnel du verbe. Ils sont dans l’écoute (“comment vas-tu ? Comment te portes-tu ?), dans la recherche d’adhésion (“As-tu envies de faire ? Es-tu d’accord avec moi“), dans l’incantation (“Fais un effort, tu vas y arriver“, “je crois en toi, je suis sur que tu feras mieux l’année prochaine“) quand ce n’est pas dans la manipulation (“Ne crois-tu pas qu’on pourrait s’améliorer (sous-entendu qu’est-ce que tu attends pour faire quelque chose !) ?
Ce mode de management ne fonctionne plus avec les nouvelles générations (a t-il vraiment fonctionné avec les générations antérieures ?). Les jeunes attendent autre chose que de la langue de bois managériale. Ils ne croient plus au monde des bisounours qu’on veut leur vendre et ne se font plus dupés par les berceuses managériales (“Ayez confiance. Si on s’y met tous, on va gagner ensemble !“). Ils veulent des actes, des managers qui font avec eux, qui se battent auprès d’eux, qui leurs parlent un langage de vérité.
20 ans de management participatif ont fini par traumatiser les managers. Ils n’osent plus dire à leurs collaborateurs ce qu’ils pensent d’eux. Ils regardent leurs chaussures quand ils doivent leur faire passer une critique ou les recadrer. Le manager du verbe a perdu le sens des réalités et du courage, de l’investissement.
Managers, mouillez votre maillot !
L’accompagnement managérial est à contre courant de ce management participatif. Il conduit les managers à s’investir dans tous les sens du terme, à “se mouiller“ pour que ses collaborateurs réussissent.
C’est un langage de vérité. Quand le manager fait le point avec son collaborateur sur ses compétences, ses réussites et ses difficultés, il lui tient un discours de vérité. Il a le courage de lui dire franchement, à partir de faits concrets, ce qui va et ce qu’il doit améliorer.
C’est un cap précis sans fausse illusion de participation. Quand le manager fixe un plan de progrès, il définit le but sans ambiguïté et recherche avec le collaborateur les actions à réaliser et les comportements à faire évoluer. Le manager est responsable de l’orientation qu’il fixe, il ne transfère pas son autorité (ce n’est plus “Vas-y tu es autonome, fais pour le mieux“ mais “Mon but est d’atteindre cet objectif avec toi“).
C’est faire avec. Quand le manager accompagne dans la mise en œuvre, il ne fait pas que compter les points mais s’implique. Il va sur le terrain avec son collaborateur, fait avec lui, comprend son métier, lui montre comment il faut faire et lui fait des feed back, sait le remplacer à l’occasion…
Le manager qui fait de l’accompagnement managérial est finalement le premier formateur de l’entreprise. Il passe l’essentiel de son temps à côté de ses collaborateurs, à les professionnaliser, à les faire progresser dans leur métier.
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