Les entreprise et les organismes de formation investissent du temps et de l’énergie pour digitaliser leur catalogue de formations et diversifier leur offre. Une (trop) rapide vision des tendances du marché pourrait laisser penser que le présentiel a vécu, même s’il reste encore un format très utilisé. La digitalisation oblige effectivement à le reconsidérer. Mais il se transforme et conserve des atouts. Voici pourquoi.
Le présentiel n’est pas uniquement synonyme de méthode transmissive
L’animateur en tant que “sachant”, transférant des connaissances à des participants qui notent : cette image d’Epinal de la formation (héritière de l’école) a la vie dure. L’arrivée du numérique a laissé penser que l’afflux des informations et leur facilité d’accès allait tuer le présentiel. C’est oublier que ce présentiel prend plusieurs formes au delà de ce schéma de transmission. Pédagogies inversées, actives, co-actives, digitalisées (à l’aide d’outils tels que Klaxoon ou Kahoot)… font heureusement sortir du sempiternel diaporama PowerPoint et de la pédagogie descendante.
Les différentes méthodes actives, leurs intérêts et leurs limites – cliquez ici.
La nouvelle jeunesse des méthodes réflexives
Les changements et les rythmes d’adaptation accélèrent dans les entreprises. Les métiers sont impactés par le numérique : évolution des pratiques, apparition de nouvelles compétences. Ce contexte donne des perspectives aux formations rélfexives (co-développement d’origine québécoise et action learning d’origine anglaise) nées dans les années 1980 et 1990. L’animateur ne peut plus concurrencer les flux numériques pour transférer des connaissances à d’éventuels participants. Sa valeur ajoutée est ailleurs, dans la facilitation des apprentissages personnels. Quoi de mieux que de piloter les temps de réflexion des participants sur leurs propres pratiques professionnelles pour créer du sens dans ces flux ?
Entrevue avec Claude Champagne – co-auteur de la méthode de codéveloppement – cliquez ici.
Les méthodes alternatives pointent le bout de leur nez …
Nommons les “social learning”. Elles sont parfois distancielles synchrones et asynchrones mais elles demeurent encore souvent présentielles ! Des facilitateurs “détournent” ainsi des évènements originellement numériques et en font des moments de formation : bar camp, hackathons, méthode agile (type SCRUM) ne sont plus au format habituel (salle / U /animateur/participants). Elles n’en privilégient pas moins les rencontres entre pairs pour apprendre aux et des autres.
Hackathon : les clés pour comprendre un phénomène qui prend de l’ampleur – cliquez ici.
Le présentiel amplifie les sauts cognitifs
Un athlète peut s’entraîner seul (courir par exemple) ; il a pourtant besoin de faire des points réguliers, en face face, avec son entraîneur pour cadrer ses objectifs, évaluer leur atteinte et obtenir des feed-back sur ses performances. Le salarié apprenant reproduit ce schéma. Il a accès à toutes les informations qu’il souhaite. Mais les interactions avec un animateur / facilitateur favorisent les prises de conscience et les sauts cognitifs : de l’information à la connaissance, de la connaissance à la compétence… Avec la FEST (Formation en situation de travail), le présentiel reste le meilleur outil pour accélérer les apprentissages, réaliser qu’on progresse et développer la motivation à poursuivre !
Qu’est-ce que la FEST ? – cliquez ici.