Après une année 2015 de transition, l’année 2016 s’annonce à forts enjeux pour tous les acteurs de la formation. Voici les principaux.
Responsable de formation : changer de modèle
Libérés par la fin de l’obligation fiscale, aidés par l’accélération de la digitalisation de la formation, “challengés” par la crise qui s’éternise et les nouvelles générations qui ont appris autrement… les responsables de formation vont enfin pouvoir se consacrer à l’essentiel : changer de modèle de formation.
Le modèle classique bâti autour du stage, du plan de formation, de l’ingénierie pédagogique présentielle… c’est fini ! La formation administrée doit être remplacée par une “formation agile”, réellement digitalisée, proche du terrain et à la fois en réseau via des communautés d’apprentissage, certifiée et surtout systématique, c’est-à-dire périodique (tous les jours, toutes les semaines ou tous les mois).
Lire à ce sujet : Digital learning et réforme : vers un nouveau modèle pour la formation
Ou encore : Fonction formation en entreprise : où en êtes-vous ?
Le défi à relever pour le responsable de formation est gigantesque. Il ne s’agit pas de faire seulement mieux ce que l’on fait déjà. Il faut carrément changer de paradigme. La fonction formation doit se diluer dans le travail. Les managers ne doivent plus être “béquillés” mais réellement impliqués. La révolution du digital se situe davantage dans une nouvelle répartition des rôles que dans la simple numérisation des contenus à apprendre.
Pour relever ce défi, il faudra probablement plusieurs années. C’est pourquoi, il est urgent de démarrer dès 2016.
Organisme de formation : un an pour se préparer
L’entrée en vigueur du décret qualité reporté du 1er janvier 2016 au 1er janvier 2017 a donné un temps de répit appréciable aux organismes de formation. Ce temps est à exploiter pleinement pour relever le double défi de la labellisation et de l’industrialisation. Face à un marché qui sera probablement piloté pour une grande partie par les financeurs publics de la formation, les organismes de formation doivent se préparer à vivre ce que les petits producteurs ont vécu face aux leaders de la distribution.
Digitaliser son offre ne suffira pas. Il faudra également inventer de nouvelles façons de “distribuer le savoir” (classes virtuelles à la demande, hot line pédagogique, événements pédagogiques types co-dev, retour d’expérience, barcamp…). Des économies d’échelles seront indispensables et avec elles la concentration des acteurs inéluctable.
Labellisation, digitalisation, industrialisation, concentration, nouveaux moyens de distribution… autant de bonnes raisons pour ne pas perdre de temps en ce début d’année 2016.
OPCA : passer de l’intention à l’action
La procrastination n’est pas plus possible pour les OPCA que pour les organismes de formation. Eux aussi ont une échéance déterminante, c’est la prochaine réforme de la formation que l’on voit déjà poindre à l’horizon 2018/2019.
L’équation pour les OPCA est simple : proposer de nouveaux services de qualité ou être contraint de voir leur périmètre réduit. Les annonces de nouveaux services ont été importantes en 2015 : actions collectives, accompagnement dans l’élaboration des projets de formation, conseils en ingénierie financière… 2016 sera l’année des véritables déploiements d’offres. Les entreprises apprécieront à leur juste valeur les services proposés. Elles ne se berceront plus de promesses et voudront bénéficier de services tangibles à forte valeur ajoutée.
Formateur : monter en gamme pour éviter de se faire ubériser
Les formateurs indépendants mais également les formateurs permanents des entreprises comme des organismes de formation sont face à une transformation profonde de leur métier. On ne formera plus demain comme hier. Répéter un cours, “oraliser l’écrit” comme dit Michel Serres n’est plus ce que l’on demande à un formateur professionnel (l’a-t-on réellement demandé un jour ?).
L’enjeu pour le formateur est de monter en gamme. De concepteur / animateur de stages de 10/12 personnes, il doit devenir concepteur de parcours de professionnalisation, auto-producteur de ses propres contenus digitalisés, accompagnateur d’apprenants et / ou animateurs d’événements pédagogiques participatifs type atelier de co-développement, retour d’expérience…
Cette évolution du métier entraînera des besoins de formation sans précédent pour les formateurs. A lui de saisir les opportunités offertes par les réseaux sociaux, le digital learning, etc.
Pour aller plus loin : “Plateforme de formation premium : risque d’ubérisation”
Présentation de Campus Formateur
Apprenant : prendre en main sa formation
Une formation rénovée où le stage n’est plus l’alpha et l’omega de tout dispositif d’apprentissage, entraîne immanquablement un transfert de responsabilité. L’apprenant devient acteur de son apprentissage. Malheureusement, cette expression est aujourd’hui encore davantage de l’ordre du voeux pieux que de la réalité quotidienne. A l’inverse des OPCA et des organismes de formation, il n’y aura pas de grand soir pour les apprenants, mais ils devront à terme également s’organiser pour apprendre par eux-même et co-apprendre avec leurs pairs. Pourquoi pas commencer alors dès 2016 en élaborant son environnement d’apprentissage personnel ?
À lire sur l’EAP : “Bâtir son environnement d’apprentissage personnel : la première des formations”
Ou : “L’environnement d’apprentissage personnel : l’avenir de la formation ?“
Toute l’équipe C-CAMPUS vous souhaite une excellente année 2016
et vous accompagnera pour relever tous ces défis.