Comme beaucoup de responsables d’organisme de formation, je me faisais un monde du data-dock, Je craignais de tomber dans un gouffre de bureaucratie. Au final, c’est très fluide et loin d’être inintéressant.
Une prise en main rapide !
Une fois trouvé le lien, on crée son compte de façon très classique. Puis on renseigne les données sur son entreprise. Il faut se munir du SIREN et du NDA. Rien de bien exceptionnel. Et si vous n’êtes pas sûr de vous, une FAQ est disponible (personnellement, je n’ai pas pris le temps d’aller la consulter, préférant me jeter à l’eau directement).
J’aurais dû, car il y a une astuce. Il faut créer systématiquement un établissement même si on est une entreprise à établissement unique. L’ignorant, j’ai été contraint d’appeler la hot line qui m’a répondu immédiatement et avec une grande amabilité. C’était bien mieux que la plupart des centres d’appels auxquels on a l’habitude d’être confronté.
Et ensuite, c’est parti ! On renseigne chaque critère en un texte court (moins de 1000 signes). On peut revenir en arrière ou avancer comme on veut. On nous suggère des exemples de preuve à apporter. 3 maximum par critères.
C-Campus étant déjà OPQF (label qualité reconnu par le CNEFOP), je n’ai pas eu à renseigner les preuves. Ce qui fait gagner un temps non négligeable. Par ailleurs, les critères et l’esprit sont assez proches. On est bien dans les deux cas, dans une logique d’amélioration de la qualité.
Petit Tuto très utile de Jacques Abécassis pour renseigner son data-dock quand on est OPQF – cliquez ici.
Quand vous avez renseigné tous les critères, il ne vous reste plus qu’à appuyer sur le bouton “Finalisation”. Vous recevez alors les “félicitations” de la plateforme qui vous indique que votre dossier va être examiné.
72 heures après, j’ai reçu un nouveau retour, m’indiquant que certains critères n’étaient pas suffisamment renseignés. L’examinateur m’a fait part de commentaires très clairs et on a pu les modifier. Une semaine après on a reçu le sésame. On est “référençable” ! A priori, tout au long du printemps, les OPCA ayant à financer des actions de C-Campus pourront nous référencer (ou pas d’ailleurs, mais souhaitons qu’il en soit le cas !)
Pas plus compliqué que tout autre service digital…
Quels enseignements tirer de cette expérience data-dock ? Tout d’abord, ceux qui ont qualifié le data-dock de bureaucratique n’ont certainement jamais travaillé pour un grand groupe ou un financeur public ou parapublic. Et encore moins tenté d’obtenir une certification quelconque. Le temps à y consacrer est dérisoire. L’ergonomie de l’outil est réellement fluide. Elle n’a rien à voir avec les outils des centrales d’achats des grands groupes qui relèvent encore d’une logique informatique d’avant l’ère Internet.
… un outil réellement pédagogique…
Pour un dirigeant d’organisme de formation, le data-dock a vocation à poser les bonnes questions. Qu’en est-il de ma démarche de personnalisation ? d’évaluation ? de digitalisation et de multimodalité ? de formation et habilitation des formateurs ? de suivi administratif de nos dossiers ?
Pour en savoir plus sur le data-dock et les 21 indicateurs, cliquez ici.
Certes, il aurait pu être plus complet sur le développement des compétences des équipes internes et externes des organismes de formation ou sur l’innovation pédagogique, mais dans l’ensemble les indicateurs semblent très pertinents. Ils permettent d’inciter les organismes de formation à s’engager dans une réelle démarche qualité, soit via l’un des 27 labels qualité reconnus par le CNEFOP, soit directement avec l’appui de leurs OPCA. Ces derniers sont mobilisés sur le sujet et multiplient actuellement les réunions d’information. Ensuite, ils devraient préparer des dispositifs pour aider les organismes qui ne satisferaient pas aux critères.
Exemple d’accompagnement d’OPCA, le kit OF de l’AFDAS – cliquez ici.
Pour en savoir plus sur les label qualité reconnus par le CNEFOP, cliquez ici.
…une formidable cartographie des pratiques de formation
Ce n’est certainement pas la finalité première du data-dock. Mais une fois tous les dossiers d’organismes de formation renseignés, on détiendra une formidable cartographie des pratiques de formation. Si une équipe de chercheurs pouvait s’attacher à traiter l’ensemble des données recueillies, elle pourrait nous livrer une image très réaliste du niveau de qualité du marché de la formation.
A l’inverse, de ce que certains politiques (et ils sont nombreux en cette période pré-électorale), certains soi-disant économistes réputés ou encore certains apparatchiks de la techno-structure formation veulent bien nous laisser croire, l’image qui ressortirait de cette étude serait probablement bien meilleure que celle qu’ils tentent de nous coller.
Alors, plutôt que de rechigner à renseigner le data-dock, nous ne devrions pas avoir peur de cet outil, et exiger en contre-partie de l’effort que nous faisons, une réelle étude, indépendante, intègre et de “qualité” qui témoignera des efforts que nous faisons depuis des années pour satisfaire les attentes de nos clients (donneurs d’ordre comme bénéficiaires).
… un outil en devenir.
Cette version 2017 du data-dock doit être considérée comme une première étape. Les critères et indicateurs pourront être enrichis et/ou modifiés au fil du temps. Les appréciations des financeurs quant au niveau de réponse fourni pourraient se durcir. Rome ne s’est pas fait en un jour. Mais on détient avec le data-dock un puissant outil pour “driver” le marché de la formation et le faire évoluer en fonction des défis à relever. Et ils ne sont pas mince : digitalisation, personnalisation, validation des compétences et non plus simplement évaluation du temps passé à se former, Etc.
Pour aller plus loin…
… le site du data-dock avec une vidéo explicative pour tout savoir sur le data-dock – cliquez ici.
… la FAQ du data-dock où on apprend que les OF internes doivent aussi être référencés – cliquez ici.
… des articles de synthèse sur le data-dock réalisés par les sites du Centre-inffo – cliquez ici, de RHEXIS – cliquez ici, et de CPFormation – cliquez ici.