La CGPME semble vouloir relancer le débat sur l’appétence pour la formation. Son président de la commission éducation-formation, Jean-Michel Pottier a lancé un pavé dans la marre.
Jean-Michel Pottier n’y est pas allé avec des gants en déclarant au Quotidien de la formation : « A en croire la pensée unique qui préside aux discours sur la formation, on imaginerait presque des files interminables de salariés qui, le ticket à la main, attendent leur tour pour entrer en formation. Or, ce n’est pas le cas. On ferait bien de réfléchir à cet état de fait avant d’imaginer toute réforme ».
Si le propos peut paraître abrupte et laisse à penser que les salariés sont peu enclins à se former, il n’en reste pas moins pertinent. Le DIF a bien mis en exergue cette appétence relative pour la formation. Là où les entreprises ne l’ont pas poussé, il est resté très faible. Et les salariés et leurs représentants n’ont rien réclamé. Là où des DRH éclairés l’ont promu et organisé, des taux de + de 30% de DIF par an sont régulièrement constatés (source : analyse des dossiers de candidature des Trophées du DIF organisés par DEMOS)
Mais généralisé et caricaturé n’est pas juste non plus. Certes, la loi de 1971 a fait beaucoup de mal pour le désir d’apprendre. La formation est devenue un dû. Conséquence : la France n’est certainement plus championne du monde de l’appétence pour la formation. Les grands groupes internationaux le constatent tous les jours en comparant notamment leurs chiffres de E-Learning pays par pays. Mais en France, comme partout ailleurs, il y a des personnes très motivés pour la formation et d’autres beaucoup moins.
Poser la question de l’appétence pour la formation au moment d’engager une nouvelle réforme de la formation est salutaire. Cela pourrait faire évoluer le cadre de réflexion, qui, ces dernières années, a été trop focalisé sur la tuyauterie financière. Comment redonner envie aux salariés de se former après plus de 40 ans d’une formation fiscalisée et régulée paritairement est certainement une très bonne question de départ. Nos législateurs l’entendront-ils ainsi ?
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