Jusqu’à encore récemment, les espaces d’apprentissages en entreprise étaient limités à la salle de formation et au poste de travail (on the job training). Avec le développement des nouvelles technologies et l’introduction de nouvelles formes de travail (télétravail, flex office, nomadisme…), les espaces d’apprentissages se multiplient. Voici quelques pistes pour tirer le meilleur parti de chacun de ces espaces d’apprentissages.
La salle de formation
La salle de formation est le premier espace d’apprentissage. Au fil du temps, sa disposition et son organisation s’est institutionnalisée : difficile d’imaginer une salle de formation disposée autrement qu’en U avec son vidéoprojecteur et ses tableaux de papiers ! Mais cette approche est surannée. Les nouvelles technologies remettent en cause ce U (cliquez ici). Il est grand temps d’ouvrir l’espace d’apprentissage et d’y introduire les nouvelles technologies (tablettes, smartphones, boitiers de vote, fil twitter…). Le groupe de 12 ne doit plus être une référence et la salle de formation peut s’aggrandir pour devenir un lieu de créativité, de rencontres réelles pour une communauté.
Le poste de travail élargi
Le poste de travail désigne traditionnellement l’environnement dans lequel une personne travaille. C’est son bureau, son poste à l’usine. Aujourd’hui, ce poste évolue et devient plus diffus. Dans un environnement de flex office, on n’a plus son poste attitré mais on peut se rencontrer dans des lieux d’échanges : salle de créativité, centre de ressources, espaces de pauses conviviaux… Il en est de même en usine où des espaces de communication sont créés en bout de ligne. Ce poste de travail élargi devient un formidable lieu d’apprentissage favorisant la pollinisation des savoirs. Encore faut-il savoir l’optimiser ! Certaines entreprises commencent à se pencher sérieusement sur la question en creusant différentes pistes :
- Mise en place de centres de ressources animés par des référents
- Création d’espaces pédagogiques équipés de murs Veleda et d’outils de communication permettant d’animer des groupes de résolution de problèmes ou d’échanges de pratiques
- Show room permettant de réaliser des formations produits flashs
- Espaces de pause conviviaux meublés avec des mange-debouts ou des mini salons permettant de faire des réunions flashs
- Etc.
Les tiers lieux
Les tiers lieux sont de nouveaux espaces de travail favorisant les échanges entre des travailleurs du savoir. Ils peuvent prendre la forme de Fablabs ou des espaces de Co-working. Ils sont aujourd’hui développés plutôt en marge des grandes entreprises. Ils sont sources d’apprentissage en favorisant, comme l’espace élargi de travail, les échanges de bonnes pratiques et l’entraide entre professionnels.
Les grandes entreprises devraient développer ces tiers lieux aussi bien en interne (inter équipe, inter business units) qu’en externe (avec des sous-traitants ou co-traitants ou plus largement avec des entreprises non concurrentes). Il se créerait ainsi de nouveaux espaces de coopération et d’apprentissage. La diversité métier et culturelle est source de savoirs partagés.
Les lieux nomades
Avec le développement du nomadisme professionnel, le poste de travail quitte l’entreprise pour aller vers des lieux singuliers : la voiture, le café, les salles d’attentes des gares et aérogares, des clients et fournisseurs visités… Ces lieux ne sont pas seulement que des espaces, ils sont aussi des tiers temps : ni totalement temps de travail, ni totalement temps de loisir.
Les pratiques de e-learning ont montré que ces espace-temps nomades peuvent être transformés aisément en espace d’apprentissage. Des freins technologiques sont encore à lever. Les tablettes connectés 4G devraient surmonter ces obstacles. Reste à fournir une offre pédagogique compatible avec ces espaces d’apprentissages nomades. Le bon vieux E-Learning de 40 minutes n’est plus la solution : il faut du court, du facile d’accès, de l’information à valeur ajoutée sans pédagogisme.
At home
Le télétravail (ré)introduit l’entreprise chez soi. Travailler chez soi, ce n’est pas le même rythme, ce ne sont pas non plus les mêmes outils et les mêmes conditions de travail. Travailler chez soi, c’est généralement travailler plus vite, plus efficacement, avoir plus de temps de réflexion et de prise de recul propice à l’apprentissage. Pour les télétravailleurs l’auto formation devient, si ce n’est naturelle, en tous les cas, plus facile. Comme pour les nomades, l’espace du télétravailleur est à investir par la formation notamment à travers des actions telles que :
- Formation à l’organisation et l’optimisation de son environnement d’apprentissage personnel
- Organisation de temps d’auto formation lors de journées de télétravail
- Mise à disposition d’outils de formation à distance : classe virtuelle, plateforme e-learning, réseaux collaboratifs…
Lors de l’élaboration d’une stratégie de formation, l’entreprise devrait systématiquement faire porter sa réflexion sur les espaces d’apprentissages. Beaucoup moins anodins qu’ils n’y paraissent à première vue, ils peuvent être un levier pour transformer les pratiques pédagogiques et accroître l’efficacité de son système de formation.
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