L’élection à la Présidence du Medef approche. C’est le 3 juillet que nous connaîtrons l’élu. Trois candidats se détachent et plus particulièrement les deux premiers : Geoffroy Roux de Bézieux, Pierre Gattaz et Patrick Bernasconi. C’est donc sous la Présidence de l’un de ces trois candidats que le Medef mènera à la rentrée les négociations sur la formation. Même s’ils ne sont pas très diserts sur la formation, il peut être intéressant de se pencher sur leurs programmes respectifs pour envisager les contours des prochaines prises de position de l’organisation patronale dans ce domaine.
1) Il préconise la création d’un passeport compétences inspiré de ce qui existe dans la métallurgie.
2) Suppression de l’obligation fiscale du 0,9% : “L’obligation “former ou payer ne se justifie plus“ selon lui. Il faudra seulement conserver un minimum de mutualisation pour les TPE et PME.
3) Simplification de la réglementation et négociation au niveau adéquat. Pierre Gattaz est un entrepreneur de terrain. Il souhaite libérer l’entreprise des carcans administratifs. La réforme devra simplifier le cadre réglementaire (personne ne dira le contraire !) et la négociation être réalisée au bon niveau (est-ce celui du niveau national, de branche ou de l’entreprise, Pierre Gattaz ne le dit pas).
4) Il prévient que déshabiller Pierre pour habiller Paul n’est pas la solution pour la formation. Et par conséquent que les transferts des salariés vers Pôle emploi devront rester limités.
5) Comme tous les autres candidats, il souhaite développer l’apprentissage et laisser une certaine marge de manoeuvre aux entreprises sur l’affectation de la taxe d’apprentissage.
1) Une reprise en main par les partenaires sociaux des diplômes et filières de formation en pesant davantage sur leurs définitions en vue de réduire l’inadéquation formation / emploi.
2) Une suppression de l’obligation fiscale et sa transformation en un investissement formation.
N’oublions pas, par ailleurs, que Patrick Bernasconi fut le négociateur du Medef lors de la négociation sur la sécurisation de l’emploi et qu’il est donc en quelque sorte le père du CPF.
La première sur l’apprentissage rappelle qu’il faut donner un rôle central à l’entreprise. Et cela devrait se traduire par une co-sélection Entreprise / CFA à l’entrée de la formation. Rien de très innovant, ni de très important
La seconde sur le CPF. G. Roux de Bézieux propose d’engager une négociation “pour la fusion du CIF et du DIF dans un dispositif unique pour la Formation qui prendrait la forme dʼun Compte Personnel de Formation, plus simple à gérer pour le salarié comme pour lʼemployeur“. Cette négociation est prévue par la loi de Sécurisation de l’emploi. La proposition mérite de clarifier le dispositif du CPF. C’est dans la droite ligne de ce que souhaitait Laurence Parisot.
La troisième concerne les demandeurs d’emploi et invite à développer les POE. Là aussi, rien de très original si ce n’est que le demandeur d’emploi doit accepter le poste à l’issue de la formation. Mais d’ores et déjà, la POE n’est mise en place que s’il y a un poste visé dans une entreprise précise. On peut se demander alors pourquoi le salarié irait refuser cet emploi.
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