Il est étonnant de voir comment certains managers sont timorés quand à l’usage de l’autorité. Ils n’osent pas alors qu’elle fait partie intégrante (pour ne pas dire qu’elle en est la justification) de leur mission. Comment expliquer cela ?
Le manager n’est pas un psy !
Ils ont trop baigné dans des formations au développement personnel ! L’explication est caricaturale, schématique. Mais la formation au management est souvent colorée de psychologisme. C’est à dire délivrée par des psychologues qui jouent à fond la carte de l’empathie quand ils expliquent les mécanismes qui font agir les humains dans un collectif de travail. Car, ils ont eux mêmes rarement exercé la fonction ni vécu le rôle dans une équipe.
Il est absolument indispensable de comprendre les mécanismes de base du fonctionnement d’un groupe ou d’un individu. S’arrêter là est –toutefois – un peu court. L’apprenti manager va comprendre qu’un groupe, c’est une petite chose fragile dont il faut préserver le fonctionnement. Evidemment, je caricature encore. Pour mieux aller au delà, c’est à dire à la prise de pouvoir par le manager. Combien d’entre eux ouvrent des yeux ronds quand je leur dis d’oser la colère froide s’ils veulent absolument faire prendre conscience au groupe d’un dysfonctionnement dont ce dernier se fiche complètement. Et de leur faire la démonstration en élevant subitement la voix et en jouant la scène !
Plus qu’une technique de management
L’autorité est plus qu’une technique de management, elle est liée profondément aux composantes de la personnalité du manager, à ses souvenirs (comment l’a-t-il vécue ?) Elle ne s’enseigne donc pas comme une astuce, un truc « bon à savoir ». C’est le moment par excellence où le formateur doit faire preuve de conviction, se dévoiler et exposer sa propre expérience, la confronter à celle des participants à son séminaire. C’est le moment où l’écoute est forte, intense même. Je prends toujours du temps sur ce thème. Je provoque la discussion et il m’arrive régulièrement de sentir des participants mal à l’aise avec l’idée d’autorité. Ils ont peur d’être contredits par l’équipe ou par le contexte (vérité du jour n’est pas celle du lendemain dans les grandes organisations !) Formateurs au management, nous nous devons ici aborder 3 points essentiels :
1. L’autorité s’exerce sinon, elle se déligitime. Et le manager finit en animateur de son équipe.
2. L’autorité n’est pas le respect des règles. Les managers sans autorité ont même tendance à se reposer sur les règles pour se faire respecter. Les managers qui ont de l’autorité n’ont pas besoin des règles pour cela…
3. L’autorité supporte sans problème la contradiction, celle du collaborateur comme celle du contexte. Ce qui compte, c’est d’abord la force du raisonnement qui l’assoit et l’impact oral de celui qui la dit.
Certains managers l’ont naturellement. Pour les autres, pas de panique : l’autorité s’apprend. Comme un rôle et d’ailleurs c’en est un.
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