Nous poursuivons la réflexion entamée dans l’article de la semaine dernière sur les réponses à apporter à un auditeur Qualiopi, lorsqu’on utilise la modalité AFEST. Aujourd’hui on se concentre sur le critère 3 du RNQ Qualiopi ! On en profite pour redire que ce n’est pas Qualiopi qui détermine les règles de mise en oeuvre d’AFEST et pour rappeler que tout le monde (sans être organisme de formation) peut pratiquer cette modalité, où la réflexivité est gage d’efficacité pédagogique.
Quid du critère 3 Qualiopi dans le cadre de la mise en place d’une AFEST ?
Critère 3 : Adaptation au public bénéficiaires des prestations et des modalités d’accueil, d’accompagnement, de suivi et d’évaluation.
Sur ce critère il y a des points intéressants à aborder avec un auditeur, concernant l’AFEST …
- Modalités d’accueil dans le cadre d’une AFEST : montrer que l’accueil de l’apprenant dans son parcours AFEST intègre une présentation du déroulement de l’AFEST. Si c’est un nouvel entrant (un demandeur d’emploi par ex.), il est en soi intéressant de lui prévoir une présentation du cadre de travail, une immersion terrain et une mise en relation avec son tuteur et référent.
A l’instar de toute autre action de formation, en AFEST on accueille son apprenant, on fait connaissance, on prend en compte ses attentes, on lui présente le déroulement du parcours, le dispositif d’accompagnement et d’évaluation, les aménagements possibles. On évoque aussi les engagements mutuels des parties prenantes, les conditions de personnalisation du suivi, propres à l’AFEST, etc. Ces éléments peuvent être formalisés dans un document unique et synthétique : le PIF – Protocole Individuel de Formation, signé par les parties prenantes. Rien que du bon sens, au fond !
Un peu de publicité : c’est ici que vous voyez comment accéder à la boite à outils AFEST de C-Campus grâce à la formation certifiante de“référents AFEST” . Durant cette formation, nos participants s’approprient et manient dix outils pratiques. Cela leur permettra de répondre aux exigences des clients, commanditaires et de montrer du sérieux à l’auditeur Qualiopi !
- Accompagnement personnalisé : L’OF montre que le suivi de l’apprenant est régulier et individualisé en AFEST.
Des outils comme les formulaires de positionnement amont et intermédiaires et de bilan intermédiaires (voir plus haut) mais aussi la mise en place de carnets d’apprentissages et de réflexivité, sont des éléments intéressants pour personnaliser l’accompagnement.
- Évaluation en situation de travail : en AFEST, l’évaluation se fait généralement sur le terrain. L’organisme de formation montre au besoin son dispositif pour évaluer les compétences acquises en situation réelle, en lien direct avec les tâches réalisées par l’apprenant.
Outre l’utilisation d’une grille de positionnement (évaluation) final, nous conseillons d’une part de définir dans les FAP (voir article 1ère partie) des critères précis d’évaluation, d’autre part de contrôler le carnet d’apprentissages et de réflexivité de l’apprenant pour s’assurer qu’il est/sera en mesure de réaliser le “transfert” de ses acquis.
Et l’indicateur 28 Qualiopi “spécifique AFEST” ?
Bon, forcément certains de nos lecteurs pourront nous rétorquer : “oui mais il y a l’indicateur 28, qui concerne directement l’AFEST“. C’est vrai !
Indicateur 28 : Lorsque les prestations dispensées au bénéficiaire comprennent des périodes de formation en situation de travail, le prestataire mobilise son réseau de partenaires socio-économiques pour coconstruire l’ingénierie de formation et favoriser l’accueil en entreprise
Mais comme on va le voir, la réponse de l’organisme de formation sur l’indicateur en question s’articulera autour de deux points essentiels, relativement simples à mettre en oeuvre :
- La nature des collaborations avec son “réseau de partenaires” AFEST : il n’est pas bien compliqué de raconter comment on travaille en concertation avec les conseillers de France Travail (AFEST des DE) ou ceux des OPCO, dans le cadre des actions co-financées, pour favoriser “l’accueil des publics”.
- L’organisme de formation pourra aussi ajouter comment il coopère avec des réseaux professionnels ou d’employeurs (ex : centre des jeunes dirigeants, associations type ANDRH, etc.) afin de réfléchir aux meilleures pratiques pour que l’AFEST ne redevienne pas de la “formation sur le tas” (non reconnue) ou pire : du travail déguisé en formation…
La singularité de l’AFEST est dans le décret, pas dans Qualiopi !
Par rapport à cette réflexion sur les questions spécifiques concernant l’AFEST dans un audit Qualiopi, il est important de souligner que l’AFEST se singularise par des caractéristiques très bien décrites dans le décret du 28/12/2018 , qui nous semble être la vraie “boussole de l’AFEST” pour un organisme de formation !
- L’AFEST se réalise en situation de travail et non en salle de formation ou en ligne (e-learning, classe virtuelle),
- Toute AFEST part d’une analyse du travail et de l’organisation. A l’issue de cette analyse, le travail est adapté pour permettre les apprentissages,
- L’apprenant se forme par une alternance de mises en situation et de séquences réflexives,
- Un tuteur ou accompagnateur se charge de l’encadrement pédagogique de l’apprenant lors des mises en situation et des séquences réflexives,
- Des évaluations des acquis jalonnent et concluent l’action de formation en situation de travail.
Et on le redit, la certification Qualiopi n’est pas obligatoire pour utiliser les principes pédagogiques de l’AFEST. Les entreprises peuvent en être friandes. On vous invite d’ailleurs à relire l’interview d’une certifiée référente AFEST qui la vend à ses clients !