Toutes les parties prenantes de la concertation sur le CPF semblent s’accorder sur le fait de conserver le CIF. On assiste à une “sanctuarisation” du CIF. Mais quelle sera sa place à côté du CPF ?
Avant la réforme de 2004, les choses étaient simples : au plan correspondait la formation à l’initiative de l’employeur, au CIF, celle à l’initiative du salarié. Avec l’introduction du DIF, les choses sont devenues plus compliquées : le DIF portait en lui la co-initiative ou la co-décision.
Le CPF ne semble pas s’inscrire dans cette co-décision (encore qu’il faudra attendre la fin des négociations pour en être sûr). En ce sens, il est plus proche du CIF que ne l’était le DIF.
Le DIF était fléché vers des formations de courte durée, maximum 120 heures. Le CPF reprend le système de capitalisation du DIF, mais il est ouvert à d’autres solutions d’alimentation (les jeunes sortis sans qualification pourraient avoir jusqu’à 800 heures de droit selon le Medef, Pôle emploi et les régions pourraient venir abonder le compte…). Par conséquent, le CPF se rapprocherait ici aussi du CIF qui s’est toujours caractérisé par des formations longues et le plus souvent certifiantes.
Alors que restera t-il de réellement différent au CIF ? Il ne s’adresse qu’aux salariés en CDD et CDI et, surtout, ses objectifs sont plus larges que ceux du CPF.
Le CIF poursuit 4 objectifs :
- accéder à un niveau supérieur de qualification,
- changer d’activité ou de profession,
- perfectionner des connaissances dans le domaine culturel ou social,
- se préparer à l’exercice de responsabilités associatives ou bénévoles,
Le premier est LA finalité du CPF, la deuxième en est une seconde mais ce n’est pas une priorité. Quant à la troisième et la quatrième, elles restent très éloignées du CPF qui est un dispositif exclusivement orienté vers la lutte contre le chômage.
Se pose alors une question évidente : la société française peut-elle se payer le luxe de conserver un dispositif qui coûte quasiment 0,2% de la masse salariale des entreprises privées pour financer, chaque année, 35.000 personnes souhaitant perfectionner leurs connaissances dans le domaine culturel ou social ou se préparer à l’exercice de responsabilités associatives ou bénévoles ?
Depuis de nombreuses années les administrateurs des Fongecif ont répondu clairement à cette question en orientant systématiquement leurs prises en charge vers les formations utiles sur le marché du travail. Les partenaires sociaux ne semblent pas l’entendre ainsi. Allez savoir pourquoi ?
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